Archives

Jour 112

Par Brian Hancock

J’ai survécu. J’ai même tenu jusqu’à minuit, mais uniquement parce qu’Anderson Cooper était en train de se saouler à Time Square et que je voulais voir ce qui se passait avec lui, puis regarder cette ridicule chute de boules. Mais, encore une fois, je m’écarte du sujet. Au fait, lors de mon premier réveillon en Amérique, j’ai conduit jusqu’à New York pour assister à la chute de la boule et cela ne valait pas le prix de l’essence que cela m’a coûté. Mais j’ai vu beaucoup de flics se faire lapider, pas avec de vraies pierres, mais avec d’autres. C’était il y a 44 ans.

Les choses se présentent bien pour les deux bateaux OGR restants, pour l’instant. L’Explorer est dans un vent de sud-ouest assez décent, à 5,2 nœuds. D’accord, ils ne font pas un carton, mais ils ne sont plus qu’à une course du Fastnet, des Bermudes ou de la Hobart Race de l’arrivée, ce qui, pour les non marins, signifie environ 650 milles. Ce sont d’ailleurs les courses classiques et je les ai toutes faites. Le seul point positif d’une course entre Newport et les Bermudes, c’est Newport et les Bermudes. La partie intermédiaire est nulle.

Sterna file à une vitesse plus que convenable de 8 nœuds, avec un peu plus de 1 000 milles à parcourir. Je les ai prévenus que la mer de Tasmanie peut être délicate. Il y a des nids-de-poule partout. L’anticyclone au nord leur donne un bon vent, mais il y a des conditions météorologiques bizarres au sud. Ils vont devoir faire preuve de prudence dans les prochains jours.

Puisqu’il me reste un peu de temps avant le début de l’étape 3, permettez-moi de vous présenter une spécialité néo-zélandaise : l’oiseau de mouton. J’ai peut-être utilisé le mot “délicatesse” un peu trop librement. Ce sont des petites bestioles assez méchantes et j’ai été piégé pour en manger une avec Kels et son père. Kels aide Tracy Edwards à gérer l’escale de Maiden à Auckland et elle est très douée pour cela. Je parie qu’elle ne suggère pas à Tracy un dîner d’oiseaux en mouton, mais je parie que Tracy serait d’accord.

Je vais maintenant faire un copier-coller (merci Wikipédia) parce que je n’aurais pas pu mieux l’exprimer moi-même. Voici ce qu’il en est. “Leur chair ressemble à celle d’un oiseau et leur goût salé rappelle celui du poisson. Nous recommandons de laver l’oiseau, puis de le faire bouillir lentement dans de l’eau froide.” Ça a l’air délicieux. Un dîner parfait pour le Nouvel An.

Je n’y voyais aucun inconvénient. J’ai été marié à une Islandaise. Là-bas, on mange deux types de requins décomposés. Le requin décomposé de trois mois avait le même goût que le requin décomposé de trois mois, mais le requin décomposé de neuf mois était une expérience tout à fait différente. Un seul mot : ammoniaque. Mais elle est généralement poursuivie par un liquide transparent qui a été agréablement nommé : la peste noire. C’est tout à fait approprié. Mes deux garçons sont à moitié sud-africains et à moitié islandais. Ils ont l’air d’aller bien (pour l’instant). L’expérience de l’oiseau de mouton a donc été une promenade de santé pour moi. Néanmoins, si vous vous retrouvez dans un petit bistrot spécialisé dans les volailles de mouton, je vous conseille de vous lancer. On ne vit qu’une fois.

Je vous souhaite un bon jour de l’an, où que vous soyez en train de lire mes bêtises. Bonne année 2024.

Relai courtois de l\'article . Merci Ocean Globe Race
Lire les articles de Ocean Globe Race