Archives

PEN DUICK VI ACCÉLÈRE ET CREUSE L’ÉCART DANS LA MCINTYRE OGR

Toutes voiles dehors, merci au faible anticyclone des Açores

  • Un faible anticyclone des Açores crée des opportunités et des pièges. Pen Duick VI (FR 14)  accroît son avance de 250 miles et passe second en IRC.
  • Translated 9 (ITL 09) reprend la première place en IRC – encore une fois – mais avec seulement 4 Heures d’avance, les pronostics sont loin d’être faits!
  • Spirit of Helsinki (FI 71), Translated 9 (ITL 09), Neptune (FR 56), et Maiden (UK 03) se battent dur pour ravir la deuxième place à l’Esprit d’Équipe (FR 85).
  • Les 13 voiliers de l’OGR sont désormais dans l’hémisphère Nord.
  • Les premiers sont attendus  le 11 Avril sur la ligne d’arrivée devant le Royal Yacht Squadron de Cowes (Angleterre).
  • Célébrations à bord pour le passage de l’Équateur et pour Pâques. Les équipages prennent le Vent du 1er Avril pour une plaisanterie !

La McIntyre OCEAN GLOBE RACE 2023 poursuivant ce tour du monde avec des conditions météorologiques exceptionnelles et inhabituelles. L’anticyclone des Açores peu marqué présente des défis uniques pour la flotte. Ces dernières heures, il est devenu évident que PEN DUICK VI pourrait bien s’engager dans une échappée rapide vers la ligne d’arrivée, laissant potentiellement le reste de la flotte loin derrière dans l’anticyclone. Il est le premier à avoir atteint un vaste système dépressionnaire situé à l’avant de la flotte qui pourrait potentiellement laisser scotché le reste de la flotte. Les honneurs de la ligne de la quatrième étape semblent à sa portée. Réussira-t-il également à prendre la tête en IRC ? Seul l’avenir le dira, car rien n’est joué pour l’instant!

Dernières images embarquées de l’équipe Pen Duick VI.

Le Swan 65 italien, Translated 9 (ITL 09), mène actuellement le classement provisoire IRC de la quatrième étape de l’Ocean Globe Race. Reste à savoir si cet équipage déterminé, victorieux lors des deux premières étapes, parviendra à réaliser un triplé. Ce concurrent de la Whitbread 1977, anciennement connu sous le nom d’ADC Accutrac et mené à l’époque par Clare Francis, première femme skipper de la Whitbread, a devancé L’Esprit d’équipe (vainqueur de la Whitbread 1985) plus tôt dans la semaine. L’anticyclone des Açores a obligé les deux leaders, Pen Duick VI et L’Esprit d’équipe, à céder de précieux milles, permettant à Translated 9 de se rapprocher. Cependant, à l’heure actuelle, son avance au classement IRC sur Pen Duick VI n’est que de 4 heures.

Translated 9 n’est jamais loin des leaders, comme lors de la troisième étape entre Auckland et Punta del Este, jusqu’à ce que des fissures dans la coque l’oblige à s’arrêter aux Malouines pour réparer, ce qui l’a disqualifié de l’étape. Néanmoins, loin de se décourager, l’équipage lutte désormais pour remporter à la fois les honneurs de la ligne d’arrivée et le classement IRC de la quatrième étape.

La flotte apprécie grandement l’envoi de bulletins météorologiques par fax, un atout précieux pour naviguer dans les conditions ventées complexes engendrées par l’anticyclone des Açores. Simon, à bord de Translated 9, se prépare à déployer son expertise. Crédit : OGR/2023 Translated 9

L’équipage de T9 a surmonté un poisson d’avril à bord et cherche maintenant son chemin à travers une zone de vents faibles pour crocher des vents plus forts autour des Açores, a tweeté Translated 9.

La lutte est ardue. Pen Duick VI (FR 14) garde l’avantage et a creusé l’écart en plongeant dans une énorme dépression, tout en évitant un anticyclone capricieux qui ralentit ses poursuivants. Une pression considérable est exercée par le talentueux équipage de L’Esprit d’équipe (FR 85) sur ses poursuivants, tandis que le Spirit of Helsinki (FI 71) est en difficulté derrière eux, essayant désespérément de rattraper son retard. Neptune (FR 56), Maiden (UK 03) et Outlaw (AU 08) quand à eux sont dans le coup, prêts à se battre, mais les vents ne jouent pas en leur faveur. À seulement 2000 milles nautiques de la ligne d’arrivée au Royal Yacht Squadron de Cowes, les options tactiques s’amenuisent et la compétition est plus intense que jamais.

Neptune marque de son empreinte le passage de l’équateur à bord de Spirit of Helsinki. Crédit : OGR2023/Spirit of Helsinki

Marie Tabarly, skipper de Pen Duick VI, savoure indubitablement cette lutte nautique. Consciente qu’une seule décision tactique peut renverser la situation, elle prend le temps de réfléchir à cette aventure qui touche à sa fin dans les prochaines semaines et nous livre ceci.

Ce qui va probablement le plus me manquer une fois à terre, c’est cette sensation de vivre au rythme de la mer. Si seulement nous pouvions partager de façon réaliste avec vous ce que nos yeux voient. Malgré les avancées technologiques des caméras, la réalité reste bien loin de ce qui peut être capturé. Aucun objectif ne saurait véritablement saisir la lumière, l’immensité, les odeurs, l’atmosphère.

Marie Tabarly, skipper du Pen Duick VI.

Le groupe intermédiaire, composé de Galiana With Secure (FI 06), Evrika (FR 07), Triana (FR 66), et White Shadow (ESP 17), a retrouvé les alizés, naviguant à une moyenne de six à sept nœuds. Bien qu’ils progressent, leur désir est d’accélérer. Ils rapportent la présence de rivières de sargasses, la visite d’oiseaux et expriment leur frustration face aux conditions délicates au près.

Peu sont aussi frustrés que le leader général IRC actuel, Triana, qui peine à retrouver son rythme des étapes précédentes. Le skipper Jean d’Arthuys a partagé sa frustration concernant cette quatrième étape. Le Swan 53 se classe actuellement dixième au classement général et neuvième en IRC pour cette étape, mais il détient malgré tout encore la première place au classement général provisoire de la course avec deux jours d’avance sur Maiden.

Nous bénéficions de bonnes conditions de vent actuellement, donc l’ambiance est positive à bord et nous naviguons vers le nord. Cependant, nous sommes conscients de ne pas être idéalement positionnés. Quelle étape éprouvante pour les nerfs! Je pense que c’est le cas pour tous les équipages. La situation est difficile pour chacun.

Jean d’Arthuys, skipper de Triana.
Jean D’Arthuys, à la barre de Triana, sollicite l’avis d’un visiteur occasionnel pour combler son retard. Crédit photo : OGR2023/Triana/Margault Demasles

Un mois s’est écoulé depuis le départ de Punta del Este, en Uruguay. La dernière étape de ce tour du monde, marquant le cinquantième anniversaire de la première Whitbread, n’a été ni rapide ni aisée. Des vents changeants, l’absence de vent, des vents contraires, la chaleur accablante, et les grains ont mis les équipages à rude épreuve, alors qu’ils ne luttent pas seulement pour leur position mais également contre la fatigue physique et mentale.

Avec si peu de milles restant jusqu’à l’arrivée, maximiser le potentiel des voiliers est incontestablement la priorité de tous les marins. Néanmoins, ils trouvent encore le temps de se détendre. La lecture, les puzzles, la navigation astronomique et l’observation des étoiles font partie de leurs activités préférées pour se relaxer.

Des célébrations de l’équateur variées parmi la flotte ! Les apparitions de Neptune et les rites d’initiation pour les novices de la traversée équatoriale sont une tradition ancestrale de la navigation..

Dans ces conditions de près, c’est le moment idéal pour la lecture ! A Punta, Nous avons échangé de nombreux livres avec les autres équipages et sommes toutes heureuses de ces nouvelles lectures. Après avoir recueilli des données sur les systèmes de haute et basse pression de l’Atlantique Nord, c’est désormais au tour de l’équipe de navigation de reconstituer le puzzle. Les hautes pressions favorisent un sommeil de qualité et l’observation des étoiles. Un nouvel hémisphère et un nouveau mois signifient toujours plus d’étoiles à découvrir 🙂 a tweeté Maiden.

L’équipage de Galiana WithSecure (FI 06) s’adonne également à des défis intellectuels. Alors que neuf membres comparent leurs relevés de navigation astronomique, je me délecte en toute tranquillité d’Ulysse de James Joyce. Jamais auparavant nous n’avions déterminé notre position avec autant de précision :), a partagé Galiana WithSecure sur Twitter. Mais soyons sincères, apprendre la navigation astronomique semble presque un soulagement après une demi-heure passée sur Ulysse !

Entre-temps, l’équipage de Sterna SA (42) a tissé des liens d’amitié non seulement avec les requins et les oiseaux mais aussi avec d’autres marins. J’ai eu un bel échange en VHF avec David Linger du Global Solo Challenge peu après qu’il nous ai entendus appeler un bateau passant à proximité. Le monde est décidément tout petit, a tweeté Sterna.

L’équipage de Sterna n’a visiblement laissé aucun répit à Fergus, qui a célébré ses 60 ans cette semaine ! Mais chut, je crois que c’était censé rester secret ! Crédit : OGR2023/Sterna.

Certes, la compétition est acharnée et chaque mille est crucial, mais cela n’empêche pas de célébrer les moments importants. Superbe week-end de Pâques à bord, avec du vent, du soleil, une mer calme, et un apéritif pour couronner le tout – un grand merci aux Bourhis pour les exquis fromages à bord, a partagé l’équipage de Neptune, dont les célébrations pascales semblent surpasser bien des festivités terrestres.

Il semblerait, d’après un tweet ultérieur, que l’apéritif ait continué de couler à flot ! “Aujourd’hui, Neptune a croisé un superbe banc de sirènes, chantant pour nos marins l’histoire des constellations, les guidant vers…, a joyeusement tweeté l’équipage.

Pendant ce temps, L’Esprit d’équipe a trouvé le temps d’organiser une chasse aux œufs de Pâques tout en cherchant à reprendre la tête en IRC. Le saviez-vous ? Même en pleine mer, les cloches de Pâques viennent dissimuler les œufs en chocolat. Il faut vite les trouver, ici il fait 35 degrés, a partagé L’Esprit d’équipe.

White Shadow a aussi pris un moment pour célébrer. Pâques sous le soleil tropical, avec des poissons volants fuyant l’étrave. Pas d’agneau pascal ni d’œufs en chocolat fondants, mais un sentiment profond de gratitude, a tweeté White Shadow.

Tandis que tous les voiliers ont franchi l’équateur et que moins de 2000 milles nautiques les séparent de l’arrivée à Cowes, les pensées se tournent vers la cérémonie de remise des prix. Annoncée durant l’escale de Punta del Este. Celle-ci aura lieu le 21 juin à Rome, sous les auspices de Translated 9.

Dernières images embarquées de l’équipe Translated9.

Les festivités débuteront le soir du 21 juin au campus de Translated 9 PI à Rome, où seront décernés les prix de l’OGR. Les célébrations se poursuivront le lendemain avec une fête sur la plage au Tognazzi Marine Village à Ostia Lido. Marco Trombetti, co-skipper de Translated 9, exprime son impatience à l’idée de participer à ce week-end de festivités. Isabelle, l’épouse de Marco, participant à l’étape 4 à bord de Translated, fait partie des marins “chanceux” à avoir vécu les rituels de passage de l’équateur cette semaine.

Après avoir remporté les étapes 1 et 2, un dommage à la coque nous a malheureusement contraints à abandonner lors de l’étape 3. Nous nous sommes pleinement engagés dans cette dernière étape, et même si nous remportons l’étape 4, nous n’avons plus la possibilité de gagner la course au classement général. Je pense donc que le plus bel hommage que nous puissions rendre à cette incroyable course et à cette admirable flotte est de célébrer tous les autres équipages que nous estimons tant. La meilleure manière de les honorer est de parrainer la cérémonie de remise des prix et d’organiser une grande fête pour clôturer cet événement.

Marco Trombetti, Co-skipper of Translated 9.
OGR2023 Punta del Este Start Highlights review, Un mois s’est écoulé depuis le départ de la course à Punta del Este, Uruguay.

INFORMATIONS CONCERNANT L’ARRIVÉE DE L’OGR

Ligne d’arrivée :
Royal Yacht Squadron, Cowes, Royaume-Uni

Accostage :
Après avoir franchi la ligne d’arrivée, les voiliers seront amarrés à Trinity Landing à West Cowes pendant 48 heures.

DATE D’ARRIVÉE PRÉVUE :
À partir du 11 avril

Relai courtois de l\'article . Merci Ocean Globe Race
Lire les articles de Ocean Globe Race